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Snijers vers un septieme succes ?

Deux cents dix-huit équipages se sont élancés, ce matin à 9h45, d’un parc des Sept Heures bondé pour le départ de la 50e édition des Legend Boucles de Spa.

Grand bleu, soleil printanier mais température hivernale (moins deux degrés) accueillait un très (très) nombreux public prenant littéralement d’assaut la première RT de Creppe à parcourir à deux reprises. Des milliers de spectateurs, francophones et néerlandophones, ravis de retrouver le spectacle d’antan avec, après le rugissement du cinq cylindres de la Quattro de Marc Duez, un maximum de propulsions en glisse partout malgré des conditions très sèches.

Auteur du premier « scratch » ex-aequo avec la Porsche de l’étonnant Marcy, Freddy Loix s’adaptait très rapidement au pilotage de sa puissante Kadett GTE de 1979.

«Je me suis déjà payé plus de frayeurs en quatre spéciales que sur toute la saison l’an dernier en IRC, » rigolait Freddy Loix, leader au premier regroup de Francorchamps. « L’auto ne freine pas, j’ai l’impression juste qu’elle ralenti. Enfin, j’ai tout de même déjà fait les plus beaux travers de ma carrière. Par hasard… »

 

Loix, Vande, Delecour, Alen victimes de l’hécatombe

 

Hélas, deux RT plus loin, « Fast Freddy » devait ranger sa Kadett, commande de câble d’accélérateur cassée. Il n’était pas le seul des ténors à ne pas finir cette grande première boucle, une véritable hécatombe décimant les rangs des favoris.

Auteur d’un excellent début de parcours, leader après deux RT, Jean-Pierre Van de Wauwer ne sortait pas du camp militaire de Marche, joint de culasse hors d’usage.

Les deux invités vedettes de cette édition renonçaient aussi prématurément. Le Français François Delecour était lâché par le pont arrière de sa Porsche dès le premier passage à Francorchamps (RT3), tandis que le Finlandais Markku Alen, déçu par le faible niveau de performances de sa Porsche « de route » préférait jeter le gant après le premier passage dans la Clémentine alors qu’il occupait la 12ème place. « Notre protège carter est cassé et l’on ne veut pas risquer de casser le moteur, » expliquait son équipier Paul Fraikin.

D’autres comme Jacobs (boîte), Chavan (petite sortie), Maes (freins) ou Van Parijs rentraient également prématurément à Spa. Ou poursuivaient leur route après avoir écopé de la pénalité maximale en loupant une ou plusieurs RT.

 

Duez capot levé…

 

En tête de la 3e à la 5e RT, Marc Duez et Willy Lux ne rééditeront, eux, vraisemblablement pas leur succès d’il y à 25 ans. Explications : « Dans Stoumont, mon capot mal fermé à l’assistance s’est soudainement levé, brisant mon parebrise. J’ai dû m’arrêter pour le refixer. » De quoi perdre 200 points (et chuter au 14e rang) et son leadership au profit de… Patrick Snijers, auteur ensuite de cinq meilleurs temps. Le sextuple vainqueur de l’épreuve achevait la première boucle avec une avance de 46 points sur la Kadett GTE de Bruno Thiry. «Je m’amuse comme un fou, » jubilait le Snije toujours aussi spectaculaire et retrouvant la jeunesse de ses 23 ans, lorsqu’il remporta ses premières Boucles aux commandes d’une Ford Escort Gr.4 comparable. « Pas mal pour un cinquantenaire ! L’auto marche du tonnerre. Je ne force même pas…»

 

Soucis pour Thiry et Timmers

 

Derrière, Bruno Thiry était tout heureux d’être encore en course après un souci au niveau de la transmission. « Mes mécaniciens ont bricolé un système D. J’espère que cela va tenir. »

Soucis aussi pour le premier lauréat des Legend Marc Timmers, retardé et pénalisé suite à un problème d’embrayage. Ce qui propulsait la Ford Escort de l’inattendu Lemahieu sur le podium provisoire devant la Manta de Raymond Horgnies et la Porsche 914 de Daniel Reuter. Delhez, Melin, Galand et Jupsin complétaient le Top 10.

Plus loin, on pointait encore Grégoire de Mevius et son génial Buggy au 21e rang, Maxime Soulet et sa Mexico au 23e, et François Duval au 30e rang avec sa petite Toyota de 120 chevaux. « Va falloir que j’achète un moteur de 160 chevaux au Japon, » souriait un des grands vainqueurs… à l’applaudimètre.

Le champion Tourisme en circuit Fred Bouvy se distinguait, lui, par un meilleur temps et deux… PV pour excès de vitesse en liaison lui coûtant de lourdes pénalités.

Accueillant les pilotes à leur retour au Parc des Sept Heures, Pierre Delettre avait « la banane » « Je viens de faire la Clémentine avant la voiture zéro. Il y a un monde fou dans les épingles. Mais ce n’est rien, paraît-il, par rapport à la Redoute. La police m’a contacté pour me dire qu’elle n’avait jamais vu cela. Même pas pour Liège-Bastogne-Liège ! Quel succès ! »

Et l’organisateur veillait à ce que le bon esprit soit respecté. « On vient d’en choper cinq dans Clémentine avec des notes… interdites ! On va leur flanquer 1000 points de pénalité. »

C’est, hélas, avec de tels gestes forts que l’on évitera l’escalade et la tricherie dans un rallye secret à 80 km/h de moyenne dont le but principal est de s’amuser. « Eh oui, cela ne compte malheureusement pas pour le championnat de Belgique des rallyes, » regrettait Patrick Snijers, bien parti pour décrocher un nouveau record de 7 succès spadois.

Enfin, dans le rallye de régularité Classic à 50 km/h, on assistait à une très belle bagarre entre les Alfa de Deflandre et Claude Corthals et la Porsche 914 de Paisse, tous trois séparés par 14 points.

 

Le classement après 10 RT : 1. Snijers-Soenens (Ford Escort) 33.33 ; 2. Thiry-Jamoul (Opel Kadett GTE) à 45.87 ; 3. Lemahieu-Debaere (Ford Escort) à 94.23 ; 4. Horgnies-Pirotte (Opel Manta) à 113.07 ; 5. Reuter-Vandevorst (Porsche 914) à 117.87 ; 6. Timmers-Robert (Opel Ascona 400) ; 7. Delhez-Collard (Ford Escort) à 143.23 ; 8. Melin-Chaudière (Ford Escort) à 152.47 ; 9. Galand-Burniat (Opel Manta) à 164.29 ; 10. Jupsin-Jupsin (Opel Manta) à 171.99 ; 11. Gaban-André (Opel Kadett GTE) à 177.55 ;… 14. Duez-Lux (Audi Quattro) à 231.17